Classique d’automne : Morat – Fribourg. : la 76e édition aura lieu le dimanche 4 octobre 2009

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Incroyables suisses ! A chaque victoire militaire, ils inventent une course commémorative. Le duc Charles-Emmanuel de Savoie fait attaquer Genève par surprise une nuit de décembre 1602 et c’est chaque année plus de 20 000 coureurs qui gambadent joyeusement à l’occasion de l’Escalade. Et parce que Charles le Téméraire fut vaincu à Morat en 1476 lors de la guerre de Bourgogne, plus de 10 000 coureurs refont depuis 75 ans le chemin emprunté par un des confédérés victorieux chargé d’apporter la grande nouvelle jusqu’à Fribourg !

La 76e édition de la classique Morat -Fribourg aura lieu le dimanche 4 octobre 2009

(Inscription au plus tard jusqu’au lundi 7 septembre 2009)

 

Pour découvrir l’histoire de Morat Fribourg : le résumé du travail de maturité intitulé « Les origines et le développement de la course Morat-Fribourg »t rédigé, pendant l’année scolaire 2007-2008, par Madame Camille Mauron, élève du collège Sainte-Croix. Suivi par M. Michel Charrière, professeur d’histoire, le travail de maturité de Camille Mauron fut accepté avec la mention « Très bien ».

 

Les origines de la course

La bataille de Morat

Charles le Téméraire, qui était aussi duc de Bourgogne, humilié par une précédente bataille à Grandson, reconstitua une armée et décida de marcher sur Berne.

La bataille de Morat eu lieu le 22 juin 1476. Mais le 12 juin, le Duc était déjà aux portes de la ville. Grâce à un brillant capitaine, Adrien de Bubenberg qui organisa la résistance, Morat résista jusqu’à l’arrivée des renforts. Le 22 juin, l’armée suisse contre-attaqua. Mais l’armée bourguignonne était beaucoup plus nombreuse. Une terrible bataille s’ensuivit. Grâce à leur volonté et leur courage, les Suisses remportèrent la bataille.

 

La légende du messager

Il est dit qu’à la fin de la bataille de Morat, un messager fut envoyé à Fribourg pour annoncer la victoire. En arrivant, il aurait lancé un triple cri d’allégresse et serait mort d’épuisement. Cette légende serait le fruit d’une histoire similaire grecque. Les Grecs battirent les Perses dans la bataille de Marathon. Ils étaient, tout comme les Suisses, moins nombreux que les Perses mais ils remportèrent la bataille. A la fin de la bataille, un messager aurait été envoyé à Athènes et après avoir lancé un triple cri d’allégresse, serait mort. En fait, ces deux histoires relèvent de l’imaginaire. Aucun historien ne nous parle d’un messager envoyé pour annoncer la victoire. Il est possible qu’un messager ait pu remplir ce rôle sans pour autant périr après son exploit. Le peuple aurait, avec le temps, exagéré, le reste faisant engendrer le mythe .C’est ce qui se passa sûrement aussi à Fribourg.

 

Le Tilleul de Morat

Ce fameux tilleul aurait été apporté en 1476 par le messager qui revenait de la bataille. Mais ce récit est une légende. Il n’y a aucune trace du tilleul dans les documents qui parlent de la bataille.

D’après Moritz Boschung, historien fribourgeois, comme on ne fait aucune relation entre le tilleul et la bataille de Morat dans les chroniques connues jusqu’en 1700, il est probable qu’il n’existe finalement aucun lien entre l’arbre et la bataille. Une hypothèse qu’il formule est beaucoup plus vraisemblable. En 1463, d’importants travaux eurent lieu dans le quartier du Bourg, place actuelle du tilleul. Il était fréquent que l’on construise une fontaine ou que l’on plante un arbre sur une nouvelle place. Le tilleul pourrait être cet arbre.

Le tilleul de Morat était un symbole très fort à Fribourg, représentant la liberté  conquise, la fierté et le courage de nos ancêtres. Cet arbre représentait également le point final de la course Morat-Fribourg. C’était le dernier contact humain qui lui restait. En 1977, les organisateurs ont déplacé l’arrivée de la course, mais les coureurs le saluaient quand même au passage avant la montée de la route des Alpes.

Malheureusement, en 1985, une voiture l’emboutit. Aujourd’hui, prés de la fontaine Saint-Georges, se trouve le fils du vieux tilleul.

 

Le développement de la course Morat-Fribourg

Les débuts de la course Morat-Fribourg

En 1904, Théo Aeby, professeur au Technicum de Fribourg, eut l’idée d’organiser une course qui partirait de Morat pour arriver à Fribourg. Il essaya de trouver une idée qui rendrait le sport plus intéressant : il voulait organiser une manifestation qui touchait au côté populaire de Fribourg, donc une course en souvenir du premier sportif fribourgeois : le messager. Cette proposition fut accueillie avec enthousiasme.

Malheureusement, il n’y eut plus de trace du projet et on ignore les raisons qui firent que l’idée de la course fut abandonnée.

27 ans plus tard, les autorités fribourgeoises pensèrent à reprendre l’itinéraire du messager. Elles cherchaient à rappeler l’effort physique, le courage et l’obstination qui permirent aux fribourgeois de gagner leur liberté. Ce projet fut très vite accepté. C’est Adolphe Flückiger, artiste bernois, qui courut pour la première fois la course Morat-Fribourg le 21 juin 1931. A la fin de la course, il rencontra Beda Hefti : cette encontre fut à l’origine de la course. Beda Hefti, ingénieur en génie civil et passionné de sport, reprit l’idée de Théo Aeby. Il eut l’aide du club athlétique de Fribourg et se donna un an pour organiser la course.

La première édition ne fut pas ouverte au public mais seulement aux membres du

ski-club de Fribourg.

 

Les évènements importants

La course fut ouverte au public dès la deuxième édition, 1932

En 1936, la course fut déplacée en octobre. Ce ne fut pas de gaieté de cœur car la course était censée commémorer l’exploit du messager qui lui s’était passé en juin. Mais la température automnale était idéale pour les coureurs.

En 1938, Arnold Meier brisa la barrière de l’heure. Il courut en 59’57’’.

En 1952, le premier Fribourgeois gagna la course, Pierre Page.

En 1971, la première femme fut aperçue dans le peloton. C’était Marijke Moser.

En 1979, ce fut la première fois qu’un étranger gagna la course. C’était une femme, Barbara Moore.

En 1985, il y eut 16338 inscriptions. C’est le record absolu du nombre de participants.

En 2004, Wyatt Jonathan établit le record à 51’18’’sur le parcours de 17km 170.

 

L’arrivée des étrangers

La première équipe étrangère qui courut le Morat Fribourg fut une équipe française, en 1948. Mais aucun étranger ne gagna la course avant l’arrivée d’une femme en 1979. Du côté des hommes, c’est encore plus tard. C’est seulement en 1986 qu’un Portugais, Manuele de Oliveira, la remporta. L’arrivée des athlètes étrangers fit perdre à la course son côté commémoratif. En 1966, les organisateurs, pour rendre son symbole à la course, ont décidé de remettre un rameau de tilleul au vainqueur. Ce fut Chege, venant du Kenya, qui le reçut. Il n’en croyait pas ses yeux.

 

Les femmes

Il fallut beaucoup de temps pour que les femmes puissent participer à la course.

Jusqu’en 1971, aucune d’elle n’osa se manifester. Mais à partir de la 38ème édition, on aperçut la première d’entre elles : Marijke Moser. Elle dut courir sous un nom d’emprunt masculin. A partir de cette date, les femmes furent plus nombreuses à courir dans les courses populaires. Mais c’est seulement en 1977 que les femmes purent participer officiellement à la course. En 1979, le premier étranger gagna la course. C’était une femme, Barbara Moore.

En 1997, la barrière de l’heure fut franchie chez les dames par Franziska Rochat- Moser. Elle détient toujours le record en 58’50’’.

 

le site officiel 

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didier
didier
14 années plus tôt

Un rendez-vous incontournable ! Le parcours est magnifique, beaucoup d’ambiance…et l’après course à la chocolaterie Bertherin promet d’être mémorable !
didier

MATRINGE Jean-Michel
MATRINGE Jean-Michel
14 années plus tôt

Merci pour ce résumé sur l’histoire de MORAT-FRIBOURG. Jean-Michel.

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