CR de saintéLyon

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Jusqu’aux… boues.. de la nuit 

Ado a Sainté je me souviens m’être dit  » ça doit être à faire ce truc !  » Alors pourquoi pas cette année, il y a deux ans je m’étais dégonflé au dernier moment, pas prêt… Après le trail du Salève en amuse gueule, les Allobroges en travers de la gorge et le marathon du Mont-Blanc en plat de résistance … va pour la saintéLyon en dessert de cette année trails… 69 kils pour 50 piges !!

Arrivée à Sainté samedi vers midi, nous allons directement récupérer le dossard au palais des sports encore bien calme, une petite sieste l’après-midi, pasta maison et arrivée sur place juste une heure avant le départ, c’est bien de jouer à domicile ! ! Le temps de saluer Jean-Claude, Claire et des potes du CSO Annemasse et je prends place aux milieu de 4500 solos, cette année les relais partent à 1h00 et beaucoup nous doubleront comme des avions.

Je me suis préparé, pas au top, pas de plan magique de Didier mais des kilomètres amicourse et des courses sympas. Toujours le doute avant le départ.. mais là c’est un peu l’aventure, .. la nuit.. , la longueur, … la boue ? je ne sais pas où je mets les pieds mais ils seront mouillés  ! Je me donne quelques objectifs : Finir ! déguster cette course, la Sainté de bronze au minimum, la Sainté d’argent serait génial.. moins de 7h20 tout de même !

Le speaker fait éteindre les lampadaires, nous allumons nos frontales et c’est parti. Les premiers kilomètres en faux plats dans les faubourg de la ville et la cote de Sorbiers au 6eme donne le ton. Nous entrons dans la nuit.

Pendant 50 kilomètres ce sera une succession de coups de culs sévères parfois sur 2 kilomètres, de chemins forestiers parsemés de flaques et d’ornières boueuses, de descentes glissantes ou rocailleuses, de chemins, de traversées de bois et de portions de routes. La longue chenille de frontales s’étire sur les kilomètres, sur les crêtes nous apercevrons au loin les lumières de Lyon, le temps est clair, pas de vent, la température autour de zéro, nous progressons en silence … Magie ! ! !

Un premier panneau affiche  » 55 kms « … merci ! Tous les 5 kms seront annoncés et … attendus. Saint Christo-en-Jarez apparaît, premier ravitaillement, bravo et merci aux bénévoles. Je bois du thé chaud, un peu de salé, une pâte de fruit et c’est reparti. Les conditions sont éprouvantes, pas beaucoup d’appuis sur les sentiers boueux qui nous obligent à courir dans l’herbe des bas cotés, ca  » patioque  » nous y laissons du jus à éviter les flaques, c’est parfois … saintéLyon on Ice. Les descentes sont techniques, mal aux chevilles et piètre descendeur je soigne mes appuis, j’y laisse des plumes … et des places !

Moreau km22, puis Sainte Catherine haut lieu du parcours km28. Jean-Pascal m’avait dit d’y être en moins de 3 heures, il est 2h50, 10kms/h, tout va bien. Nous sommes au cœur de la saintéLyon. Je sirote mon thé en marchant dans la dure cote à la sortie du village et c’est reparti ! Quelques fermes endormies…le silence… les chemins sont parfois gorgés d’eau et nous arrivons au mythique Bois d’Arfeuille. Lorsque la saintéLyon se courait une année sur deux au départ de Lyon, ce passage faisait figure d’épouvantail dans le sens montant… la descente sur 2 kms n’est pas mal non plus ! Ce tronçon jusqu’à St-Genoux km36 est difficile pour tous le monde, lieu des premières défaillances.

Une nouvelle montée sur 2 kms et c’est la longue descente vers Soucieu en Jarrest, principalement sur goudron, cassante, dure pour les cuisses et les adducteurs. Je ne suis pas au mieux, je me fais doubler, je décide de gérer… la route est encore longue. Le ravitaillement de Soucieu me fera du bien, thé – coca – tucs et pâte de fruit, je n’ai pas vu la soupe ! Il est 4h48 … j’ai mis 2 heures pour 17,5 kms.. Et il en reste 23 avec quelques belles difficultés… encore..

Je tente un rapide calcul, il va falloir faire du 10kms/h pour espérer la Sainté d’argent. Un gars à coté de moi téléphone pour dire qu’il arrête. Je repars au mental, lentement, je suis la plupart du temps seul, Il n’y a pas de groupe, chacun dans sa course au rythme des passages de mieux et de moins bien… Je pense à plein de gens ! !  Personne ne me dépasse plus , je reviens même sur certains dans le dur… Je sens mes adducteurs, les bouts de pieds… coté cardio tout va bien. Le parcours est toujours magnifique, nous traversons des vergers, parcourons de petites routes pour atteindre le ruisseau du Garon entre une descente rocailleuse à souhait…. des marches !.. et une remontée … très… boueuse. Je sens que ça revient, je commence à remonter, à doubler ! Ca devient plus roulant je cours… à 10.5 km/h !

Je profite du ravitaillement de Beaunant km 58, pour faire quelques étirements, je suis quand même cassé ! ! et découvre la cote tant redoutée des aqueducs, sublime ouvrage gallo-romain que je ne verrais pas.. 20% sur 2 kms suivi d’un très long faux plat vers St-Foy, je reste un des seuls à courir dès que la pente le permet… c’est bon pour le moral ! Il reste moins de 10 kms, plein de gens nous encouragent aux carrefours, la descente serpente vers Lyon agrémentée d’escaliers…, je retrouve des coureurs qui m’avaient doublé il y a deux heures.. je me bats pour ne rien lâcher.. Perrache, les 4 kms le long des quais du Rhône qui m’en paraîtront le double… et ENFIN le parc de Gerland… Je sprinte (si, si !) à au moins 12 km/h … l’entrée dans le palais des sports!… j’arrête mon chrono… je suis alle au bout : Finisher ! 7h15…. Ca me rappelle mon premier marathon, je retiens quelques larmes, éteins ma frontale, cherche des yeux  Fabie dans les gradins, j’ai tout donné… heureux !…

La douche, je retrouve Fabie, Claire et Jean-Claude Mathieu, 5h45 34ème au général chapeau !

Les arrivées se succèdent, que du bonheur …,  Il fait encore nuit.

une video du depart et de l’arrivee

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Georges RICHARD
Georges RICHARD
15 années plus tôt

Des comptes rendus « in situ » comme çà en on redemande. C’est du sculté dans la glaise,du lubrifié à la sueur et du livré au mental. Bravo encore Gégé pour ta performance et ton commentaire.
Georges

doune
13 années plus tôt

pour avoir tenu les 10km/h jusqu’à Sainte-Catherine, je dois avoué que je ne peux rire dire d’autres que « CHAPEAU » d’avoir pu tenir le même rythme jusqu’à l’arrivée !